L’heure du premier bilan nomade – 6 mois

Nous sommes tout début janvier et je profite de cette soirée que je passe tranquillement bien au chaud pour faire, avec toi cher lecteur, un premier bilan de ma vie en van. 6 mois déjà que j’ai décidé de tout quitter. Mon travail, mon appartement, mon confort, ma voiture, mes habitudes. 6 mois que je vis dans mon van, 6 mois que je suis sur les routes à travers l’Europe. 6 mois de liberté. 6 mois d’aventures en mode nomade.

Les premiers moments ont plutôt commencé sur un air de vacances. Afin de tester les différentes installations dans le van, j’ai décidé de faire une boucle en partant de Belgique, passant par le Luxembourg, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Slovénie, la Croatie et l’Autriche. J’y ai découvert les premiers plaisirs de la vie en van. Les réveils dans les parcs nationaux, sur les plages, à la montagne. Une première expérience et une première rencontre entre nomades avec Judith et Loïc avec qui j’ai passé une très belle soirée dans la région de Split en Croatie.

À mon retour en Belgique, j’ai affiné certains réglages pour rendre le van encore plus fonctionnel. La connexion des panneaux solaires, le convertisseur pur sinus pour l’ordinateur, etc.

Grâce à la magie d’internet, j’ai pu découvrir via certains blogs qu’en Europe, nous avions une dizaine de déserts. J’ai choisi d’aller visiter sans doute d’après les critiques, le plus beau d’entre eux. Celui des Bardenas se situant dans le nord de l’Espagne.

GPS programmé j’ai décidé de faire la route en deux jours pour m’y rendre afin de découvrir la beauté des paysages des régions françaises traversées. La surprise était bien au rendez-vous au point d’arrivée.

Si toi aussi, cher lecteur, tu aimes les paysages dignes des films de western américain, je t’invite à visiter sans plus tarder le désert des Bardenas. Accessibles sans problème aux véhicules non 4×4. Tu pourras y dormir aux portes de celui-ci et profiter des plus beaux couchers de soleil.

Après cette très belle visite, se rendre en Espagne sans même aller visiter la capitale aurait été un affront vis-à-vis de mon père, étant lui-même Madrilène ;). Quelques heures de route et j’y étais.

Via l’application Park4night, j’ai réussi à trouver un parking très connu manifestement des campings caristes pour pouvoir stationner avec le van plusieurs jours sans aucun souci. À quelques minutes à pied de la station de métro la plus proche et 10 minutes pour rejoindre le centre-ville. Quel plaisir.

À cette époque l’eau de la mer est encore à son maximum de +- 25 degrés. Chaque baignade était d’ailleurs une partie de plaisir. Moi qui suis d’habitude frileux, je n’ai eu aucun problème à rentrer directement dans l’eau J. C’est d’ailleurs sur l’une de ces belles plages des cotes espagnoles que j’ai eu le plaisir de rencontrer Annouck et René, un couple de nomades venu fêter en Espagne leur voyage de noces.

J’ai poursuivi mon road trip à travers l’Espagne pour visiter différentes villes, dont Barcelone (la veille du fameux referendum, je ne te dis pas l’ambiance). J’ai eu la chance de loger sur un terrain privé qu’une habitante de la ville met à disposition gratuitement pour les voyageurs camping cariste et/ou nomades. Merci à elle pour son accueil sympathique.

Afin de régler certaines démarches administratives en adéquation avec mon mode de vie, j’ai dû remonter tranquillement vers la Belgique, mais avant tout je voulais découvrir les fameuses sources d’eau chaude et bain thermal que l’on peut trouver dans les Pyrénées orientales.

Après une belle randonnée de plusieurs heures dans les Gorges de Carança (ponts de singes et autres surpris au rendez-vous) et une rencontre inattendue avec le bâtisseur en personne des bains de Thuès, un Breton d’origine arrivé dans la région dans les années 1970, j’ai pu à mon tour profiter des biens faits d’un bain thermal dans une eau oscillant entre 30 et 60 degrés. Un moment partagé d’ailleurs avec d’autres voyageurs de l’Europe.

À mon retour en Belgique et à l’heure de faire un premier bilan des premiers six mois, je suis aujourd’hui persuadé d’avoir trouvé un mode de vie voire même une philosophie qui correspond à ce que j’attends de la vie. À ce que j’attends de ma vie. Si je devais résumer en quelques mots ces premiers mois de nomadisme, je dirais qu’ils ont été riches de rencontres humaines, de cultures nouvelles, de dépaysement, de nouveaux plaisirs, de liberté et de bonheur.

Par rapport aux craintes que je pouvais avoir concernant l’environnement, l’hygiène, la cuisine, les problèmes mécaniques éventuels, voici en quelques mots le résumé de ces premiers 6 mois à bord de mon van.

1 – L’environnement : Avant de commencer cette aventure, j’ai commencé à imaginer les endroits où je pourrais me garer pour passer la nuit et même quelques jours si l’endroit me plaisait vraiment. J’ai donc établi une liste des meilleurs endroits lorsque je suis en Belgique par exemple. J’ai remarqué qu’en réalité lorsque l’on adopte ce mode de vie, on se sent partout chez soi. Que je sois dans un parc, sur un parking, au pied d’une église, dans un port de plaisance, en pleine forêt, je me sens toujours très bien dans mon petit chez-moi. En dehors de la Belgique, j’utilise des applications comme Park4night. C’est une communauté de partage pour trouver des ‘’spots’’ pour y passer la nuit. Tu peux trouver des endroits magnifiques et insoupçonnés en dehors des sentiers battus.

2 – L’hygiène : Mais comment fais-tu pour te laver ? C’est une question que j’entends souvent. La réponse est toujours la même, avec du savon, du shampoing, de l’eau et pour le côté pratique, dans ma douche directement. Une le matin pour bien se réveiller et une le soir pour mieux dormir. Décidé de vivre dans un van ne veut pas pour autant dire se priver de toutes commodités et devenir marginal au possible. Lorsque j’ai défini mes critères minimums dans le cadre de ce projet, l’espace douche était dès le départ intégré comme point majeur.

3 – la cuisine : je souris déjà en écrivant ce passage, car je me dis comment allier le plaisir de bien manger si tu ne sais pas cuisiner ? Dans mon cas, je ne dirais pas que je suis un cuisiner dans l’âme, mais avec ma mère j’ai été à bonne école. 5 étoiles pour le coup. Via mon installation avec deux bruleurs gaz et mon tajine, je n’ai pas trop de difficulté à préparer ce que je souhaite. J’ai fait le choix de ne pas avoir de frigo pour l’instant et d’une certaine façon cela m’oblige à adopter un autre style de consommation. Moins de gaspillage, des produits frais, les quantités désirées et en prime, je peux profiter des promotions de façon journalière si je ne stocke rien.

4 – les problèmes mécaniques : Alors là, je pense que c’est au petit bonheur la chance. Dans mon cas, j’ai adopté un van sur des bases mécaniques saines. Toujours suivi en concession avec un carnet d’entretien à jour. Pour éviter une casse moteur, j’ai changé la courroie de distribution avant le kilométrage proposé par le constructeur. Concernant les vidanges, en théorie je devrais le faire tous les 40.000 km. Mais vu la dégradation de l’huile, je préfère le faire plus souvent (je dirai tous les 15.000 km). Pour les problèmes qui pourraient arriver en court de route, j’aviserai en fonction de mes connaissances dans le domaine et dans le cas d’une situation plus problématique je passerai dans les mains d’un professionnel (je touche quand même du bois pour éviter cela 😉 ).

N’étant pas croyant, ni même athée pour autant et donc voir agnostique pour les puristes, je remercie d’une certaine façon l’univers de me permettre de vivre cette expérience. J’ai pu remarquer qu’à certains de mes arrêts, quelques curieux avaient tendance à vouloir venir me parler, découvrir mon mode de vie ou simplement partager un moment de simplicité et de convivialité.

Vivre en mode nomade permettrait-il donc de revenir à l’essentiel et au rapport humain sincère et riche de partage ?

La question a en tous les cas le mérite d’être posée. Je te souhaite à toi cher lecteur de pouvoir vivre tes rêves et de tenter cette expérience que je vis actuellement si bien entendu c’est ton désir.

À très bientôt et bonne année 2018

Catégories : La vie Nomade

8 commentaires

Principale · 7 janvier 2018 à 22 h 20 min

Parfait, continue à nous faire rêver et partager ton expérience.

    Raphael

    Raphael · 8 janvier 2018 à 0 h 48 min

    Merci Sylvain. Avec plaisir et à bientôt peut être sur l’île de l’Oleron. 😃

didier · 13 janvier 2018 à 11 h 19 min

Encore Merci. On pourra peut étre se croiser sur la route !, pour moi, depart 1 avril (IRLANDE )pour un road trip EUROPE 1 an

JbetLaureline · 13 janvier 2018 à 17 h 52 min

Bien sympa ce premier bilan ! je n’imaginais que ça faisait déjà 6 mois dans ton van 🙂
On retient que y a un magnifique désert en Espagne en tout cas, car on y sera vite aussi.

Niveau logistique, trouves-tu des points d’eau facilement ?
As-tu déjà ressenti un sentiment d’insécurité la nuit à un moment donné durant ces 6 premiers mois ?

Quels pays pour la suite ? quand repars-tu sur la route ?
au plaisir 😉

Christian · 18 décembre 2019 à 15 h 49 min

Très sympa comme parcours. Je dois dire que je suis plutôt admiratif du courage et de la capacité à tout quitter pour une vie de nomade, bien qu’elle fasse rêver ! Merci pour cette immersion !

    Raphael

    Raphael · 23 décembre 2019 à 16 h 53 min

    Bonjour Christian, merci pour votre commentaire. La vie de Nomade n’est pas rose tous les jours mais dans l’ensemble, je ne pourrais revenir en arrière. Ici pour vous décrire les choses, je ne suis pas dans un lieu paradisiaque (quoi que …) je suis le long d’un ancien canal à bateau, mon petit feu de bois est en route, je viens tout juste de terminer de boire un jus de carottes/pommes que je viens de faire et j’observe le reflet des nuages sur l’eau … C’est sans doute cela les bonheurs du quotidien. Amitiés Nomades. Raphaël

Nicoa · 19 avril 2020 à 15 h 50 min

Hello,

juste une question concernant le chapitre cuisine : l’absence d’un four ne se fait pas trop sentir ?
Cake, tartes, muffins… salés ou sucrés

En pleine réflexion avant de basculer ou non vers la vie nomade, je me dis que ne pas avoir de four serait un gros sacrifice 🙂

Merci pour la mine d’info et d’inspiration !

    Raphael

    Raphael · 19 avril 2020 à 16 h 51 min

    Salut Nicolas.

    Alors … c’est vrai que … au début j’ai réussi sans problème à m’en passer. Idem pour le frigo d’ailleurs. Mais je dois quand même avouer qu’après quelques années ça manque. J’ai donc récemment acheté un petit four mais un four mobile. Très pratique vraiment car il se range dans le coffre lorsque je ne l’utilise pas.

    Dernièrement sur ma chaine youtube, j’ai réalisé une petite vidéo pour présenter le four. Si jamais je vous donne le lien ici : https://www.youtube.com/watch?v=70740x6RX6Q&t=130s

    N’hésitez surtout pas si vous avez des questions et que je peux vous renseigner :).

    Amitiés Nomades.

    Raphaël

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